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lundi 21 mars 2016

[#2 Ensemble de citations] Les femmes et l'éducation

Pour clore ce chapitre consacré à la femme et la médecine, un petit condensé de ce qui s'est dit de mieux, ou de pire sur l'apprentissage et le travail scientifique ou non, des femmes.

“Les femmes et les médecins savent seuls combien le mensonge est nécessaire et bienfaisant aux hommes.” Anatole France
“Dans la vie, rien n'est à craindre, tout est à comprendre.” Marie Curie 
“On peut se demander si l'humanité a avantage à connaître les secrets de la nature, si elle est mure pour en profiter ou si cette connaissance ne sera pas nuisible.” Pierre Curie
“La plus utile et honorable science et occupation à une femme, c'est la science du ménage.” Montaigne
"Les paroles sont femelles, et les faits mâles" G.Meurier 
"C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c’est par le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète" Simone de Beauvoir
"L’homme a sa loi ; il se l’est faite à lui-même ; la femme n’a pas d’autre loi que la loi de l’homme. La femme est civilement mineure et moralement esclave. Son éducation est frappée de ce double caractère d’infériorité. De là tant de souffrances, dont l’homme a sa part ; ce qui est juste. Une réforme est nécessaire. Elle se fera au profit de la civilisation, de la vérité et de la lumière." Victor Hugo
"Originellement, bien sûr, les femmes sont elles aussi avant tout attirées par les avantages physiques ; mais on peut, avec une éducation appropriée, parvenir à les convaincre que l’essentiel n’est pas là. On peut, déjà, les amener à être attirées par les hommes riches - et, après tout, s’enrichir demande déjà un peu plus d’intelligence et d’astuce que la moyenne." Michel Houllebecq
"Les hommes rêvent, se fabriquent des mondes idéaux et des dieux. Les femmes assurent la solidité et la continuité du réel" René Barjavel
"Là où tant d'hommes ont échoué, une femme peut réussir" Talleyrand

Illustration : Lawlie




dimanche 6 mars 2016

[#3 Portrait] Marie (Skłodowska) Curie

Marie Curie est l'une des personnalités préférées des français plus de 80 ans après sa mort. Certainement parce que cette scientifique d'exception a eu le courage d'imposer ses travaux dans le monde misogyne des cerveaux de l'époque, remportant deux prix Nobel, fait rarissime, et devenant plus connue que son époux Pierre Curie, lui aussi scientifique.

Il est donc normal après notre dernier article de lui rendre hommage.
Je n'aurai pas la prétention de pouvoir écrire sur les travaux de Mme Curie alors nous allons nous concentrer principalement sur sa vie et pour ce qui est de l'aspect purement scientifique, je vous renvoie aux sites dédiés qui se feront un plaisir de nous expliquer tout ça en détail.

Marie Curie est une figure française, enterrée en France puis transférée au Panthéon, ayant des centaines de rues et d'établissements scolaires portant son nom, on pourrait donc légitimement penser que cette femme est française. Mais il n'en est rien. Marie Curie est née Marie Sklodowska (nom qu'elle conservera apposé à son nom d'épouse mais que la postérité ne retiendra pas) en Pologne, alors propriété de l'Empire Russe, durant l'année 1867.
Elle est fille d'intellectuels, son père étant professeur de mathématique et de physique et sa mère institutrice. On peut en déduire que l'aptitude exceptionnelle de Marie pour les études est en partie liée au goût que ses parents lui transmettent de l'apprentissage, bien qu'elle n'ait connu sa mère que 11 ans, la perdant tragiquement de la tuberculose peu de temps après avoir perdu l'une de ses sœurs du typhus.
En 1883 la jeune Marie Curie rejoint l'Université volante, qui, illégale, a pour but d'éduquer les populations polonaises en réaction à l'emprise Russe imposée par le gouvernement. Désireuse d'enseigner, Marie souhaite poursuivre ses études supérieures mais elles sont interdites aux femmes dans son pays, ce qui la pousse à trouver du travail afin d'économiser pour rejoindre nos contrées.
C'est à l'âge de 24 ans qu'elle débarque à Paris en partageant un petit appartement avec sa sœur. Elle est acceptée à la faculté des sciences et se met à étudier activement la physique.
S'en suivront 3 années d'apprentissage intensif des sciences dans un univers quasi exclusivement masculin (elles seront 26 à étudier à ses côtés contre 749 hommes) où elle finira par obtenir très brillamment deux licences en se classant seconde de sa promotion en mathématique.



Très attachée à ses racines et à l'émancipation intellectuelle de la Pologne, Marie Curie décide de rejoindre Varsovie en 1895, peu de temps après avoir été présentée à un collègue de recherche, Pierre Curie. Pierre ne peut se résoudre à laisser partir la femme dont il est tombé amoureux, il lui demande donc de rentrer à Paris pour l'épouser la même année dans la ville de Sceaux.
Elle est admise au concours des enseignantes en mathématique peu de temps après, elle décide néanmoins de continuer ses études en vue de décrocher un doctorat. Parallèlement, Marie tombe enceinte et donne naissance à son premier-né, une fille, Irène.

Elle consacrera l'ensemble des années qui suivront à ses recherches sur la radioactivité et particulièrement le radium. Son mari Pierre Curie laissera même de côté ses propres recherches pour l'aider en ce sens et ils décrocheront ensemble le Prix Nobel de Physique en 1903 ; néanmoins ils sont déjà victimes des effets de leurs travaux sur leurs corps et ne peuvent dans un premier temps pas se déplacer jusqu'en Suède pour aller chercher le prestigieux prix.
Aimés des français, ils popularisent la science au point d'avoir plusieurs demandes saugrenues comme de créer une robe au radium pour un spectacle, ce qu'ils refusent évidemment compte tenu des risques accrus de la radioactivité pour la santé.
1903 est également l'année de deux médailles scientifiques pour Marie Curie et de la naissance de sa deuxième fille, Ève.

En 1904, leur brillante carrière est à nouveau récompensée leur offrant deux postes à l'université des sciences de Paris, celle-là même qui a offert à Marie Curie la possibilité d'apprendre malgré le "handicap" de son sexe.
Néanmoins, alors que ses enfants n'ont que respectivement 11 et 3 ans, Pierre Curie décède prématurément à l'âge de 47 ans, renversé par un fiacre. Nous sommes en 1906.
Marie souffrira durablement de cette perte et vivra proche de la mémoire de son mari en reprenant son poste à l'université et en déménageant à quelques pas de son lieu d’inhumation.

Marie Curie dans son laboratoire


La même année et pour près de 30 ans, Marie Curie fondera et dirigera un laboratoire universitaire ouvert sans distinction aux hommes et aux femmes.
On pourrait penser que le sexisme est bien derrière Marie. Forte de son expérience, de son immense intelligence, reconnue et récompensée de nombreuses fois, qui songera encore à la blâmer d'être une femme ? La presse, précisément. Nous sommes en 1911 et le pays est en mal de scandale. Misogyne et xénophobe, un journal nationaliste se plait à inventer une liaison entre notre scientifique et Paul Langevin également physicien, et accessoirement homme marié. Le scandale est énorme, Marie veuve depuis peu est accusée d'être une briseuse de ménage, une polonaise "venant briser les bons mariages français", voilà le niveau. Malgré les démentis publics des deux partis, ses pairs se détournent d'elle et le ministre de l'Instruction Publique souhaite son retour en Pologne, en récompense certainement des avancées considérables que ses travaux apportent à la science et au patrimoine français...
Marie ne se démonte pas et elle apprend au cœur du scandale qu'elle remporte un second prix Nobel, en chimie cette fois, mais le comité lui demande de ne pas venir le récupérer. Femme de tête, elle n'en a cure et vient le chercher en personne en Suède en 1911. Néanmoins affaiblie physiquement par cette affaire et la portée de ses travaux, Marie est hospitalisée et opérée des reins la même année.

Elle se consacrera à l'Institut du radium jusqu'à la guerre ou elle fera avec ses collègues des découvertes majeures sur les rayons X et la radioactivité. Engagée dès le début de la guerre, elle se rendra ensuite régulièrement au front pour faire passer des radios, obtiendra son permis de conduire en ce sens et formera de nombreuses infirmières à pratiquer les mêmes examens.
A la fin de la guerre, elle se consacrera à son institut, se faisant aider de nombreuses bienfaitrices américaines qui fourniront le radium si important pour le développement des recherches. Marie se fera alors assister de sa fille aînée dans ses recherches.

Très tôt dans les débuts de ses recherches, Marie Curie est affligée par de nombreux maux qu'elle mettra elle même sur le compte de la radioactivité dès 1920. Elle continue néanmoins ses travaux jusqu'à la fin de sa vie en 1934 ou elle décède à l'âge de 66 ans d'une leucémie après un très court séjour en sanatorium.

Reconstitution du bureau de Marie Curie à Paris 2011

Les hommages se succèdent et la reconnaissance est énorme. Bien qu'elle et son mari ait tous les deux refusés la légion d'honneur de leur vivant, ils seront extrêmement gratifiés à titre posthume en étant tous les deux transférés au Panthéon en 1995 (Marie sera néanmoins très protégée dans une couche de plomb compte tenu de la radioactivité contenue dans son corps) et de très nombreux musées seront consacrés à leurs travaux à travers le monde. Des hôpitaux, universités, lycées, collèges, monuments, stations de métro, astéroïdes, rues, billets porteront l'illustre nom de "Curie". Ève Curie, musicienne et littéraire, décédée à l'âge vénérable de 102 ans (en 2007) consacrera également une biographie à ses parents.

Psst : Pour acheter et lire la biographie consacrée à sa mère par Ève Curie "Madame Curie", c'est par ici : http://www.amazon.fr/Madame-Curie-Eve/dp/2070373363
Le radium vous intéresse ? Jean Marc Cosset lui a consacré un ouvrage "Histoires extraordinaires du radium"

Illustration : Lawlie
Article : Hélène R